mercredi 27 novembre 2013

Les atomes crochus

Moi avant (avant voulant dire en même temps avant New-York et avant d'avoir des gosses) je n'avais jamais réfléchi à la manière de se faire des copains.
J'ai toujours eu des potes. Les uns se rajoutant aux autres, les autres devenant potes avec les uns et engendrant une bande aux contours plus ou moins flous de joyeux lurons toujours prêts à festoyer.


Puis j'ai déboulé à l'étranger. 
Tout d'un coup tu te rends compte que t'as pas de pote, et que tu n'es pas du tout sur la bonne voie pour en avoir.
Là, forcément tu déprimes. Tu te poses des questions. Tu dissèques chaque rencontre de ta vie d'avant. "Mais comment je faisais bordel! C'était facile pourtant!"
Tu te dis que c'est pas grave, de toutes façons t'en a plein des potes. C'est vrai qu'ils sont à six milles bornes de chez toi mais tu les aimes. Et puis finalement peut-être que ton amoureux (qui peut carrément faire office de pote quand il faut) et tes enfants (qui peuvent être assez drôles quelquefois) peuvent te suffire.
C'est tellement mainstream les amis après tout! C'est décidé, tu t'en sortiras très bien sans pote.

Passés quelques mois, il faut se rendre à l'évidence. La vie sans copains ce n'est pas que c'est triste ou ennuyeux. C'est juste que c'est pas possible.
Donc tu décides de ne pas te laisser dépérir et tu reprends du poil de la bête.
Là tu comprends qu'il faut peut-être être d'accord pour rencontrer des gens différemment : sans la fulgurance, sans l'évidence mais de manière objective et pragmatique.
La première étape va être de trouver tes pairs.
Alors attention à l'erreur du débutant: tous les français ne sont pas tes pairs. C'est vrai en France. Figure toi que c'est vrai aussi ici. 
Mais le fait d'être français est juste une entrée en matière, un démarrage. Faut bien commencer par quelque chose. C'est vrai que j'aurais pu choisir d'entrer en contact avec tous ceux qui mettent des pantalons verts ou tous ceux qui ne boivent jamais le fond de leurs tasses de café. Je me suis dit que ça me compliquerai peut-être la tâche.

La rencontre se fait souvent au playground (oublie les bars, les bringues et tous ces lieux alcoolisés. Je te fais pas un dessin : t'as des gosses et pas de potes. Donc t'y vas pas dans des endroits comme ça).


On ne se repère pas du premier coup d'oeil mais presque. D'ailleurs, je ne sais pas vraiment à quoi ça tient: une dégaine, un bouquin qui dépasse du sac, la marque des pompes du gosse...
Et puis fatalement vient le: "Barnabééééé, arrêêêêêêteuh".
Là, tu souris, forcément. Tiens, une compatriote qui hurle comme toi (vous êtes les seules dans le playground à user de ce ton péremptoire sur vos gosses). Alors viens l'approche timide. Après quelques sourires de connivence vient souvent un discret bonjour. A partir de là soit il ne se passe rien (end of the story), soit une suite réglementée de questions se met en place afin de déterminer si oui ou non tu vas finir par picoler avec la compatriote.

Par ordre d'apparition:

Ça fait combien de temps que vous êtes arrivés?
Moi ça y'est, avec mes presque deux ans d'ancienneté, je rentre dans les "normales" : ni vieille routarde de New-York, ni jeunette à peine déboulée de JFK, mon cas ne fait plus sourciller personne.  
Les nouvelles, forcément tu les aimes bien, elles sont comme toi y'a pas si longtemps "ben nous on est arrivés y'a cinq semaines", "et... ça va?" " Ouais ouais super, génial, ouaw, c'est foufoufou!"
Les anciennes tu les respectes (elles te dénichent des bons plans et elles savent tout sur tout): "ben nous ça fait 5 ans qu'on est là" "ah ouais quand même!" "ouais puis avant on était à San Fransisco pendant 2 ans" "..." "et avant on était au Kansas" "ah...".

z'habitez dans le quartier?
Tu attends la réponse fébrilement parce qu'il ne faut pas se mentir : loin des yeux loin du coeur. Si tu dois te taper une heure de métro pour aller boire un café avec une copine, ben ça risque de pas trop être ta copine. (Tu remarqueras que cette théorie ne marche absolument pas sur les potes qui sont à 6000 km, eux c'est quand même tes potes. Mais par contre vous buvez pas de café ensemble.)

z'ont quels âges tes nains?
Là en général tu ne cours pas trop de risques parce que vu que t'es dans un playground y'a peu de chance que tu tombes sur une moeuf qui a un môme de 17 piges. Donc en gros vous avez des gosses dans une même tranche d'âge. Ça fait un point en commun déjà.

... et sinon... ils vont à l'école? 
Bon moi avec ça je suis cool, je rentre dans deux catégories (deux fois plus de chance de se faire des potes): les à peu près dispo (nain à l'école) et les relous qui sont toujours accompagnées d'une poussette (nain à la casa).
Bon après t'as toujours des hors-catégories genre enfants scolarisés, qui sont inscrits à l'after-school tous les jours et disposant d'une nounou ou bien l'inverse trois gosses à la maison non stop, homeschooling et couches lavables. Bon là... forcément, tu joues pas, elles sont pas dispos celles là de toutes manières.

Vous savez combien de temps vous restez?
T'as celle qui sait : elle ou son mari (ok son mari. Un jour quand même j'écrirais quelque chose sur ce fait mystérieux qui fait que ce sont TOUJOURS les moeufs qui suivent leurs mecs pour partir à l'aventure à l'étranger) a un contrat d'expat avec une durée définie, basta dans 2 ans on rentre à Paname. Et puis t'as l'autre (moi en l'occurrence): son mari est en contrat local et elle te dis "ben... on verra... on sait pas trop"

c'est quoi vot' visa?
(ça arrive que cette discussion sur les visa fasse quasiment l'objet d'une soirée entière : chiantissime mais instructif quand même.)
Bon là encore plusieurs catégories: celle qui est sur la corde raide comme moi a un visa précaire (temps limité et/ou interdiction de bosser), elle a donc une vision de son futur à 2 mois et vis plus ou moins dans les cartons.
La trop maline, elle, s'est marié avec un américain.
La détentrice d'une carte verte c'est celle que tu kiffes grave (mais OUAWWW, vas y comment vous avez fait?!?! ah tu l'as gagnée à la lottery... mouais...)
Et pour finir la hors catégorie a un visa genre Nations Unies, diplomate ou des trucs comme ça. Des comme ça c'est rare d'en rencontrer. Quand ça t'arrive tu l'observes bien parce que tu sais que tu risques de ne pas la revoir de sitôt. Elle fait évidemment partie aussi de celles qui n'habitent pas du tout dans ton quartier.


Après ces six questions, tu dois être en capacité de juger si ça vaut le coup ou non d'entamer une relation plus poussée. Et si le cas échéant tu passes à la seconde étape.
La seconde étape en général c'est un café ou un goûter chez l'une d'entre nous.

Alors je sais. Ça peut paraître rébarbatif ce genre de sauterie (si, si, un goûter ça fait moyen envie, je le sais) mais il faut y voir plusieurs points positifs:
d'abord si tu as la chance comme moi d'être copine avec la moeuf d'un pâtissier, les goûters ils déchirent (macarons délicieux, palets au chocolat qui rendent dingue, mille-feuilles qui font pleurer...) et rien que pour ça t'auras gagné ton aprèm.

Si t'as pas la chance d'être invité aux goûters chez Nath, tu peux déguster ce genre de mignoneries à Mille-Feuille

Ensuite, t'y vas avec ta progéniture, c'est fait pour, t'as pas besoin de t'organiser, ton nain est content. Tout va bien.
Et pour finir, c'est court, tu risques pas grand chose si t'as mal fait ton boulot filtrant avant.

D'un autre côté, c'est un goûter hein, donc tu picoles pas (non tu ne bois pas de l'alcool avec quelqu'un que tu rencontres pour la première fois à 4 heures de l'aprèm, ça ne se fait pas du tout) et en plus t'as tes nains.
En conséquence de quoi tu ne rentres pas dans les détails lors de cette première rencontre. Juste tu donnes une esquisse de toi même et tu chopes une image un peu floue de l'autre. Mais peut-être c'est le départ d'un truc, tu sais pas. Alors comme t'aimes bien bringuer et que pour bringuer c'est plus sympa d'être à plusieurs, t'y vas à fond. On sait jamais...
Si ça se trouve Thelma & Louise elles se sont rencontrées en bouffant des macarons. Tu voudrais pas passer à côté de quelque chose.

Les discussions sont décousues, le fil est difficile à tenir, chacune fait ce qu'elle peut : "tient prend l'ardoise magique, oui donc on était à Paris avant" "mange un gâteau au chocolat mon coeur, ouais c'est un H1B notre visa" "oh oui c'est un très joli dessin, on est là depuis un an et demi à peu près"...
Tu mets juste un peu plus de temps qu'il y a quelques années. 

Alors après peut-être vous vous revoyez pour un deuxième goûter ou un café pour approfondir et puis après moult mails et autres discussions sur les calendriers respectifs peut-être vous irez boire un pot dans un bar.

Alors les moeufs, moi ce que je propose c'est qu'on passe directement à l'étape troquet. Parce que les enfants c'est mignon (non c'est vrai souvent c'est mignon) mais par contre ça fait comme des interférences, et on met un temps infini à entrer dans le vif du sujet... 

Alors Let's have a drink, girls!

mardi 5 novembre 2013

Election day is not a school day...

Aujourd'hui c'était Election Day à New-York. Alors moi bien sûr je ne vote pas, sinon, évidemment, j'aurais voté pour celui qui dit qu'il va prendre de la thune aux riches pour faire des crèches.
Je suis assez basique souvent comme nana.
Qui dit Election Day dit nain at home puisque ici la votation se fait en semaine et dans les écoles (publiques). Et qui dit nain at home dit fait péter les activités sous peine d'appart retourné avant la tombée de la nuit.
Donc en tant que mummy qui assure grave j'avais concocté une petite balade à ma charmante descendance qui en plus de lui avoir drôlement plu m'a valu le bonheur de la voir se pieuter sans broncher à 7 heures pétantes tout exténuée qu'elle était.

Pour ne rien te cacher, on n'a pas été super originaux, on est allé voir des feuilles mortes. Mais ici, tu l'auras compris, elles envoient grave le bois les feuilles mortes.

On a traversé Prospect Park pour aller jusqu'au Jardin botanique (pour info, le mardi c'est gratos). Puis de là on s'est fait une petite pause à la Public Librairy, histoire de bouquiner un peu et de se réchauffer le bout des doigts. Et on est reparti guilleret vers la maison en longeant le park et en se racontant des histoires d'Astérix mais surtout d'Obélix qui était "tombé dans le chaudron magique cet idiot".

On n'a pas trouvé de champignons... mais c'était tout comme. Manquait quand même un petit feu de cheminée en rentrant...











Les petites infos c'est par là:  Brooklyn Botanic Garden , Prospect Park, Brooklyn Public Library


mardi 29 octobre 2013

From the sidewalk to the catwalk

Quand à l'époque j'ai compris que dans un premier temps je n'aurais pas la possibilité de bosser en partant vivre aux Etats-Unis, je vais pas te mentir, j'ai sauté de joie.
Non pas que le boulot que je faisais était relou, ni particulièrement fatiguant. C'était même un boulot plutôt intéressant et épanouissant. Mais comprend moi, la perspective de me retrouver à New-York sans avoir autre chose à foutre de mes journées que d'arpenter la ville, les musées, les expos et les coffee shop m'emplissait de joie.

Haha! Belette que j'étais! J'avais omis un léger détail: los nanos!

Tu me diras, le grand va quand même à l'école de 8h30 à 15h00, ça me laisse de la marge.
Carrément ouais, si on pars du principe que mes enfants ne mangent jamais, ne foutent absolument pas le bordel, ne salissent jamais leurs affaires. Malheureusement, les miens de gosses ne sont pas comme ça. Ils mangent (beaucoup et pas n'importe quoi en plus), mettent un bordel monstre en un temps record et salissent (normalement) leurs sapes.

De surcroît, la deuze ayant une tendance à la marmotte, peut dormir 4h00 d'affilées tranquilou bilou. Ce qui est plutôt sympa mais ne me laisse pas franchement le temps d'aller explorer la ville.

Et pourtant, la semaine dernière, n'écoutant que mon courage, je me suis dis t'inquiète on mangera des piz surgelées ce soir. Une fois le nain à l'école, j'ai fourré la deuze dans sa poussette et je suis partie telle une guerrière à la conquête du Brooklyn Museum où un compatriote avait pris possession des lieux.

Jean-Paul Gaulthier est donc à Brooklyn en ce moment et franchement même avec des gosses tu peux y aller (par contre prévois un porte-bébé, pas de poussette dans l'expo).





Je ne suis pas vraiment une super fan de haute-couture (bon allons y carrément: je suis une buse dans ce domaine) mais j'ai adoré! Et j'ai même trouvé quelques unes de mes tenues pour cet hiver.







Et le cadeau bonus en sortant de l'expo c'était ça:


un siège à nain dans les chiottes. Perso, je suis super pour! D'ailleurs si tu veux des infos public bathroom à New-York va voir chez Clara, tu trouveras toutes les infos dont t'as besoin si t'es en galère.

L'expo est à Brooklyn jusqu'au 23 février. Après elle part à Londres.
Et les infos, c'est par là: Brooklyn Museum

lundi 28 octobre 2013

Dear neighbor

Je ne sais pas comment tu t'occupes de tes enfants.
Je ne sais pas si tu as choisi d'allaiter ou pas. Si tu as décidé de filer à ton môme d'abord des carottes puis ensuite des courgettes ou bien si tu préfères qu'il mange un peu de tout tout de suite. Mais peut-être tu préfères acheter des petits pots. Est-ce qu'il a le droit de manger des bonbecs quand il veut ou bien est ce que c'est seulement quelquefois? Est-ce qu'il mange des glaces, boit du coca et grignote des algues séchées? Est-ce qu'il se couche tôt? Est-ce qu'il se lave le matin ou le soir? Est ce qu'il est content d'aller à l'école? Il l'aime bien sa maîtresse? Et avec ses potes il joue à quoi? Il en a des potes?
Je ne sais pas tout ça. Et tu sais quoi, pour être franche ça ne m’intéresse que très moyennement.
D'ailleurs, si ça se trouve t'as pas de gosse. Mais ça aussi je m'en fous.

Alors tu sais quoi, je vais t'expliquer un truc. Un enfant ça crie. Le mien crie fort en plus. Un enfant des fois c'est une tête de mule et ça veut faire quelque chose à tout prix, quitte à hurler pendant 1 h. Parce qu'il est en colère.  
Nous, on est plutôt du style à lui dire d'aller se calmer dans sa chambre, de mettre sa colère dans une boîte, de jeter la boîte très loin, puis de revenir. Je ne dis pas que c'est forcément l'attitude à adopter, je dis juste que nous, c'est plutôt notre manière de faire.

Peut-être toi tu lui files une glace à ton gosse quand il hurle pour qu'il s'arrête. Tu fais bien comme tu veux. Moi non. Du coup, forcément ça s'entend.

"Grosse Colère" de Mireille Allancé chez L'école des loisirs


Mais peut-être tu ne fais pas ça. Je ne sais pas. On n'a jamais vraiment parlé en fait. Je ne sais d'ailleurs pas vraiment qui tu es cher voisin.
Par contre toi tu vois bien qui je suis apparemment. Et visiblement, je ne te conviens pas. Et bien, cher voisin, qui que tu sois: tu as le droit de ne pas me blairer. Ça arrive aux meilleurs d'entre nous.

Par contre, sérieux, la prochaine fois qu'un de mes gosses manifeste son mécontentement, n'appelle pas les flics. Parce que pour info, les flics étaient plus gênés que nous de la situation. Tu crois pas qu'ils ont d'autres choses à faire?

Ah oui, aussi je voulais te dire un truc. Je suis immigrée, je suis sûre que ça ne t'a pas échappé. Et j'ai la chance d'avoir des papiers en règle, alors quand je fume sur le trottoir, calme toi.
J'ai le droit.
Je sens bien que pour toi, je suis pas comme il faut. Certainement une espèce de stéréotype de française: glandeuse, fumeuse, sale et qui s'occupe hyper mal de ses gosses parce des fois elle oppose un non à leurs demandes.
Ceci dit, je me dois de reconnaître que depuis hier t'es une espèce de stéréotype américain que j'kiffe pas des masses. Et que aujourd'hui, vivre au milieu de vous, chers voisins, qui êtes si fiers d'accrocher votre drapeau dans le jardin, de décorer de citrouilles vos escaliers et de montrer vos dents blanches pour saluer poliment l'immigrée, me donne un peu la nausée.

Mais t'inquiète... ça va passer

mardi 15 octobre 2013

Port de bras, demi plié et grand jeté...

La danse, et plus particulièrement la danse classique (le tutu, les noeud-noeuds, les collants roses et les pointes, si tu visualises pas) fait partie de ma vie depuis aussi longtemps que j'ai des souvenirs.
J'ai commencé à prendre des cours de danse à l'âge où pal mal de petites filles commencent. Puis je n'ai jamais vraiment arrêté.
J'ai même passé le difficile cap de l'adolescence, âge auquel c'est quand même bien la honte de faire de la danse classique.
Et puis autour de mes 25 ans, pour des raisons aussi diverses que variées (nette préférence pour les loisirs diurnes, flemmite aiguë, moultes déménagements, vie dissolue...), j'ai tout arrêté.

Mes chaussons m'ont quand même suivie dans chaque nouvel appart. On sait jamais que je me disais. Mais je me suis toujours trouvée de vraies ou fausses bonnes excuses pour ne pas reprendre le chemin de la barre.

Depuis 1 an et demi, me voilà (à peu près) installée à New-York, depuis septembre le grand va à l'école et la deuze n'est plus allaitée, je commence donc depuis quelques mois à retrouver un corps et un cerveau qui fonctionnent relativement normalement.

J'ai donc pris mon courage à deux mains et me suis lancée à la recherche des "ballet lessons" qui pourraient me convenir.

Pour être tout à fait honnête, je me voyais bien faire ça:


ou sinon ça:


Mais malgré ma longue pratique assidue, va savoir pourquoi, je ne suis ni danseuse chez Alvin Ailey ni au New-York City Ballet...

Donc, du coup, j'ai commencé les cours de "ballet" au YMCA à côté de chez moi.

Je ne sais pas trop comment te décrire les YMCA parce que je ne vois pas vraiment d'équivalent en France.
Eux se décrivent comme étant "une communauté d'hommes et de femmes qui oeuvre en faveur d'un mode de vie sain et socialement responsable."
Techniquement c'est comme une big asso qui a des lieux à travers tout le pays et qui propose toutes sortes d'activités: beaucoup de sport (collectif, training perso...), des trucs comme du yoga toussa, de la danse, de la musique, des cours de dessins, des lectures pour les gamins et plein plein plein d'autres choses pour un public de 6 mois à 102 ans. C'est beaucoup moins cher que n'importe quelle autre salle de sport ou studio de danse et j'ai la chance que le YMCA à côté de chez moi propose des cours de ballet.

Évidemment, ça n'a pas le prestige de certaines classes à NY. En gros, je peux pas trop me la péter en société. Parce que, autant c'est grave la honte de dire que tu fais de la danse classique quand t'as 16 ans, autant quand t'en as 35, tu peux déceler une pointe d'admiration dans le regard de ta congénère mère d'élève ("purée, ça se trouve elle sait faire le grand écart la moeuf" et toi là, tu laisses planer le doute...). Par contre après l'enthousiaste "Ah ouuuuuais!!!! carrément tu fais de la danse classique!!!" tombe le fatal "t'en fais où??". Là t'es obligé de répondre. Et je te jure que ça fais bien redescendre ton interlocuteur quand tu balances "au YMCA pourquoi?"

Mais je n'en ai cure! 3 fois pas semaine, je vais au YMCA avec mes 2 gosses sous le bras, je les jette à la garderie (parce que en plus ils me gardent les 2 nains pendant mon cours, pour pas un kopeck de plus) et je m'en vais guillerette faire des demi-pliés, des relevés, des pas de basque, des ports de bras et des ronds de jambe (en français dans le texte évidemment) avec des profs que je juge plutôt très potables, voir carrément bons et des apprentis danseurs super cool en jogging ou en short.

Alors je suis happy! Courbaturée... mais happy!

mardi 8 octobre 2013

Colchiques dans les prés...

Tu sais pourquoi c'est génial de partir en we (même avec ses gosses)?

Parce que si tu pars pas sans tes gosses, tu pars pas du tout
Parce que quand t'habites une ville comme New-York, y'a beau avoir un max d'espaces verts, ça fait vraiment du bien de passer 2 jours à la campagne
Parce que tu peux aller dans le Massachussets, et que le Massachussetts rempli toutes ses promesses


Parce que si tu veux tu peux dormir dans une cabane perchée
Parce que t'es en pleine nature mais t'as pas peur (y'a du réseau)
Parce que y'a des vols de canards sauvages
Parce que le matin on te propose le lait des biquettes que t'as caressé la veille (pas toi, les nains)
Parce que même si le grand fait son air dégoutté, la p'tite, elle le boit allègrement le lait de biquette
Parce que tu peux frimer sur instagram avec des paysages plus bucoliques que ça tu meurs
Parce que ça y'est t'as fait ton road trip "feuilles d'automne" que tu voulais faire depuis un bail


Parce que tu ramènes des pumpkins et que ça tombe bien c'est Halloween


Parce que tu t'arrêtes manger dans des country store idylliques


Parce que à la campagne les gens en ont quelque chose à faire que tu sois français, c'est un petit événement
Parce que tu trouves toujours quelques animaux par-ci par-là et que ça contribue largement au bonheur des nains
Parce que finalement ils finissent toujours par s'endormir dans la voiture au bout d'un moment
Parce que tu peux faire péter le disque de Miles Davis en arrivant sur NYC
Parce que quand tu rentres le dimanche soir, il fait nuit, et que c'est beau New-York la nuit
Parce que le nain est casanier alors même si il n'a passé qu'une nuit hors du logis familial, il retrouve sa chambre avec un bonheur non retenu (comme toi en fait)



Mais ok, je concède que:

700 bornes en 2 jours, c'est beaucoup
des fois le we, il pleut
toi le lait de chèvre...
certes, à un moment ils s'endorment mais bordel... quand?
Oh purée et maintenant il faut aller rendre la caisse


dimanche 29 septembre 2013

How to be a fucking good student parent

Tu veux t'intégrer dans ta community? Tu veux briller dans ton quartier? Tu veux frôler le doux rêve de pouvoir siéger un jour dans l'association des parents d'élèves? Commence par suivre ces 6 petites règles...
Après on verra...

1 - Dégainer son carnet de chèques... avec le sourire

Ici les écoles publiques ne sont pas dotées des fonds qui leur permettraient de travailler correctement, donc les parents contribuent financièrement à l'achat du matériel dont ont besoin les élèves. En juin déjà nous avions reçu à la maison une liste (longue comme le bras) de fournitures à prévoir pour la rentrée. Cette liste comprenait (parmi tant d'autres choses): 2 boîtes de lingettes désinfectantes, 18 stylos noirs, 6 feutres types veleda, 2 boîtes de kleenex, 3 boîtes de ziploc de tailles différentes, 3 rouleaux de PQ.... et j'en passe. 
Outre le fait que la liste était plutôt longue (28 articles différents, liste digne d'une entrée au collège) elle était en plus hyper précise, il me fallait par exemple acheter des : "index cards, wirebound, 3"x5", ruled, 50 ct"... (si tu sais ce que c'est sois sympa fais péter l'info).
Commençant à avoir une vague idée du type de commerce qu'on trouve à New-York, je me suis dit: "là ma cocotte tu vas en chier". Car contrairement à une idée plutôt répandue, il n'y a pas de centre commercial tous les 100 mètres. La première fois que je suis entrée dans un mall c'était la semaine dernière et c'est quand je suis allée dans le New-Jersey. C'est dire! Donc tu te farcis chaque petite boutique pour trouver tes machins. Irréaliste.
C'était sans compter le sens du commerce et du service américain. Joint à la liste des fournitures, une entreprise me proposait de s'occuper de tout ça et de livrer la commande directement à l'école sur le bureau de mon gosse de sorte que je n'ai pas à bouger mes fesses. En 3 clics j'avais dépensé mes 150 dollars et je pouvais partir détendue en vacances (le principal).


2 - Proposer ton aide (vraiment)... avec le sourire

Evidemment comme dans chaque école du monde entier, les thunes ça fait pas tout. Il faut aussi des petits bras et des bonnes volontés pour donner un coup de main aux maîtresses. Et pour ça, ben l'école a besoin de toi. A partir du premier jour d'école, tu reçois donc très régulièrement un petit papier ou un mail pour te demander:
- si t'es ok pour emmener des gosses au parc
- si t'es ok pour surveiller les gosses à la cantine
- si t'es ok pour être accompagnant quand il y a des sorties scolaires...

Et t'es ok....  Question de conscience professionnelle.

y'en a bien un qui va faire tomber le plateau


3 - Dégainer tes billets verts ... sans que ça se voit ... et avec le sourire

J'imagine que le principe est que tout le monde puisse participer, on ne te demande donc pas un gros chèque à la rentrée mais on te propose des petites participations tout au long de l'année, genre:
- emmener une ramette de papier
- offrir une boîte de pâte à modeler
- donner 4 dollars pour participer à l'achat de petites boîtes hermétiques pour mettre les affaires de ton nain (ce qui devrait contribuer à endiguer les épidémies de poux... hahaha!)

Note que quand même, dans notre école, à chaque fois qu'il y a une demande financière pour quelque chose, une petite note en bas de page stipule que si tu ne peux pas donner ton gosse aura quand même droit aux mêmes faveurs (la petite boîte, la sortie ect...) et que si tu peux donner plus tu es le bienvenu ça permettra aux enfants qui ont moins de ronds de participer quand même.


4 - Se rendre aux réunions du PTA Parent Teacher Association
(l'équivalent en qui brasse grave de thunes de l'association de parents d'élèves qu'on a en France)

Evidemment, tu amènes un truc à bouffer ou à boire, voir les 2 (aux states AUCUNE réunion ne se fait sans bouffe).
En vrai ça mériterait plus que quelques lignes le PTA tellement c'est important dans une école. Mais je débute pour l'instant... Tout ce que je sais, c'est que si tu veux pas passer pour une limace qui en a rien à foutre de l'avenir de son gosse, tu prends ton courage à deux mains et tu vas à la réunion.
Pour 5 dollars on te gardera ton gosse et on lui filera de la pizza en plus.
Rien que pour ça moi je dis vas-y!

je te rassure on nous a pas obligé à saluer le drapeau ni à remercier god (ce qui montre une assez grande ouverture d'esprit)

5 - Se rendre en famille aux fêtes pour récolter de la thune

Ils sont super forts les américains pour les fêtes, les animations, tous ces trucs là où tu socialises dans le bruit avec une assiette en carton dans la main. T'y peux rien c'est leur truc.

Ici j'ai toujours l'impression qu'ils organisent en 2 secondes avec le sourire un truc que toi tu mettrais 3 plombes à imaginer et où fatalement tu finirais par t'engueuler avec le reste des parents de l'école à la suite d'un débat quelconque.
Par exemple Ginette se barre si toute la bouffe proposée n'est pas exclusivement bio (non mais vous pensez à l'avenir de nos enfants!), Jeanine pense que ok le bio c'est bien mais que ça craint quand ça a voyagé en avion (non mais vous pensez à l'avenir de planète!) et Monique milite elle pour le supermarché (non mais vous pensez à l'avenir beaucoup plus proche de notre porte monnaie!). Résultat tout le monde s'engueule et la fête n'aura jamais lieu.

Ici non. A mon avis ils s'emmerdent pas avec des questions de fond dans leurs fêtes (toute la différence entre eux et nous). Ils font, c'est tout.
Blocage de la rue: pas de souci, 2 bandes de plastique orange de part et d'autre de la rue et hop c'est fait. Personne n'y trouve rien à redire.
Location d'un château gonflable. Bon ça nous aussi on sait le faire.
Vente de bouffe: Jenny, Doug et Cindy s'en occupent, y'a de la bouffe genre graines (ambiance quinoa), de la bouffe genre qui dégouline (ambiance buns), de la "kids bouffe" (genre hot dog), y'a du chaud, du froid, de la lemonade, des dessert home made...
Vente de goodies à l'effigie de l'école: des mugs, des gommes, des tee-shirt, des sweat, des pyjamas avec le nom de l'école marqué dessus. Et ça marche! J'ai moi-même fait l'acquisition d'un somptueux tee-shirt aux couleurs de ma community, c'est dire si ça marche!


Le stand art-craft: c'est Jennifer, Jessica et Debbie qui gèrent. Les gamins, avec leurs parents bien sûr (n'espère même pas lâcher tes gosses pour être peinard, c'est une fête F-A-M-I-L-I-A-L-E on t'a dis) peuvent fabriquer des cazous, des bracelets, des oeufs remplis de graines pour faire  tchic tchic entre autre...


Non c'est sympa, les gosses adorent...
Et toi, ben tu fais des donations pendant ce temps là. Avec le sourire.


6 - Avoir le sourire

Par un fait que je ne m'explique pas, je sens bien que ça ne se fait pas du tout de tirer la tronche en allant chercher son môme à l'école (alors que franchement... il est déjà 3h00, t'as les boules, la journée est passée bien trop vite et t'as pas franchement envie là tout de suite de te coltiner le playground... Il le faut pourtant). En bonne immigrée qui a décidé de tout bien faire comme il faut, tu déboules à l'école avec ton sourire ultra brite, tu lances des "Hiiiiii!!!!!!! How are you doing?!!!!!!" à la ronde et tu souris à chaque "sooooooo cuuuuuuuuuuute" adressée à P'tite Deuze (oui elle est toujours aussi cute, c'est un fait). Et tu récupères ton nain, qui lui n'a que faire des codes sociaux de son nouveau pays et te tire la tronche au bout de 2 minutes parce que ça va pas le goûter que tu lui as ramené (alors que déjà tu lui en as ramené un de goûter!).






mercredi 11 septembre 2013

He's officially a Kindergartener!

Bon ben ça y'est. Le nain "is officialy a kindergartener"! 
Il est pas peu fier. Et moi non plus.


Surtout ça change pas mal de trucs dans notre quotidien. 
Petit rappel des faits: 
Ici l'école commence officiellement à 5 ans. En gros y'a pas de maternelle et tu peux commencer à passer une (demi) journée sans la prunelle de tes yeux quand elle entre en équivalent grande section.
Quand je dis "officiellement" je parle de public school. Parce que tu t'en doutes, sinon, t'as le privé. Si t'as de la thune (et des relations) ton drôle peut commencer à socialiser dès le plus jeune âge (genre dès la naissance puisque le congé mat ça existe moyen ici).

Quand on est arrivé à NY le nain venait de fêter ses 3 ans et avait fait sa rentrée en petite section de maternelle à madrid. Il avait fait 3 mois d'école. On était en janvier: impossible de lui trouver une place dans une quelconque structure à ce moment là. On s'est dit qu'on tenterait le truc pour l'année d'après:  pre-kindergarten ici, grande section en France.
Alors pour être complètement honnête je me doit de te dire qu'il existe QUELQUES places en public school pour les enfants de 4 ans. Mais pour avoir éventuellement une place il faut obligatoirement avoir un autre enfant déjà dans l'école. Donc c'était mort pour nous. 
Nous avons donc inscrit notre chérubin dans une école catho qui avait le mérite d'avoir des places, de coûter seulement un demi rein au lieu de deux pour les autres private school et d'être également l'école dans laquelle était inscrit un petit frenchie super pote de notre frenchie à nous.

Mais tu t'en doutes, elle avait des putains de gros défauts cette école catho. 
Première tare: elle était catho justement. Ma moitié et moi-même n'étant pas vraiment portés sur la chose, ça rendait forcément compliqué les relations avec ladite école. Autre tare, et non des moindres, le trajet maison-école comportait au moins 1 changement de transport et mettait environ 3/4 d'heure (aller hein, sinon c'est pas drôle). On a donc passé l'année à se lever à l'aube et à récupérer un nain exténué, donc encore plus relou que d'habitude. Et, cerise sur le cupcake, les écoliers se devaient de porter un uniforme de toute beauté afin de se rendre dans ses murs. Autant te dire que le bleu marine et le bordeaux dégueu, je peux plus.

C'est donc avec une joie immense et non dissimulée que lundi matin nous sommes partis, à pied, à 8h20, pour être un peu en avance (c'était le premier jour quand même) avec un enfant vêtu avec des vrais habits de nain (des trucs spiderman quoi) à la rencontre de cette nouvelle école.


L'instit a l'air très sympa, l'école super, bref, tout va bien. 

Si je prend le temps peut-être je t'expliquerai un peu comment ça marche l'école ici, mais il faut que je pratique un peu d'abord (je débute moi aussi). En attendant si t'as besoin d'infos là dessus, va jetez un coup d'oeil chez Séverine, c'est une pro elle maintenant!


vendredi 6 septembre 2013

Les ponts : une valeur sûre

Allez, viens j't'emmène en balade. Ça faisait longtemps.

Je sais pas si t'es au courant mais les chères têtes blondes new-yorkaises n'ont toujours pas commencé l'école. Non, toujours pas. C'est bientôt, t'inquiète. Lundi prochain. En attendant, il faut les sortir un peu. Je les aurais bien laissé toute la journée devant Netflix mais il faisait beau (j'ai des principes quand même).

Pour cette journée (ensoleillée donc) nous étions un groupe hétéroclite composé de 2 nains, la servante des dîts nains et d'une touriste en fin de séjour. Il fallait donc trouver une activité qui convienne à toutes ces catégories: la servante n'ayant qu'un désir: trouver une occupation à la hauteur de ses majestés au risque de passer une très mauvaise journée, et la touriste n'ayant qu'un but: s'en mettre plein la vue avant le décollage de son avion le soir même.

On a trouvé.
On a passé la journée à Dumbo: le Brooklyn Bridge Park, les ponts, les pavés, Sergio Leone ... La valeur sûre.
Il y a TOUT ce qu'il faut pour des nains :  playground qui tue, pelouse douce, manège avec des chevaux, bateaux avec cargaison (le pied quoi!) et les accompagnateurs sont servis aussi: Brooklyn Bridge, Manhattan Bridge, vues, perspectives etc... Bref, moi j'adore.

Pourtant c'est pas franchement la première fois que je passe la journée là-bas (c'est même un peu mon coin joker quand on manque d'idées ou qu'on n'a pas le temps d'aller super loin) et malgré tout ça marche à tous les coups.

Déjà t'as les ponts:




Puis t'as la vue sur Manhattan, que même leurs majestés jettent un coup d'oeil tellement c'est beau!




Et puis bon... T'as le manège.
2 dollars, y'a pas d'embrouille. Ils ont été cool donc j'ai dis ok. Deal. Même que moi aussi j'ai eu l'immense privilège de faire un tour (au grand dam de mon estomac qui n'est pas très branché manège) parce que la p'tite deuze maintenant elle est assez grande pour faire très bien comprendre qu'elle veut faire un tour mais trop petite et trop glue (oui ma fille, contrairement à son frère, est une super-glue) pour y aller toute seule ou même avec toute autre personne à part sa créatrice. Je m'y suis donc collée.
Bon ça va, c'est pas non plus les montagnes russes, et même si t'as un peu l'air andouille, ça vaut le coup: c'est un manège d'époque après tout!


Donc en gros tu l'auras compris: si t'es touriste par ici, n'hésite pas à aller passer un moment Down Under the Manhattan Bridge Overpass et si t'as des boulets avec toi, tu vas en plus trouver le moyen de les débouletiser pour quelques heures. Et c'est toujours ça de gagné. Sur ce vivement la rentrée!


lundi 2 septembre 2013

Friends

Hey you! I'm back!
Là, je reviens de 2 mois de vacances! Carrément.
En même temps je t'arrêtes tout de suite. Oublie le palmier, le transat, la pina colada avec le petit parasol et l'eau bleue turquoise. Oublie.
Premièrement je déteste la pina colada, deuxièmement j'étais munis 24 heures sur 24 de 2 bestioles à l'humour dévastateur (4 ans 1/2 ça calme en terme d'humour). Et troisièmement la plage n'est pas franchement mon amie.
J'ai fait bien mieux: un road trip en France, sans voiture. Un "transport en commun trip" pour aller dire bonjour aux copains.

Y'a pas mal de trucs pour lesquelles je suis pas super forte: ma vie professionnelle par exemple (un vide intersidéral depuis quelques années) ou bien la cuisine ou encore le ménage et certainement plein d'autres trucs. Par contre, là où je suis super balèze, c'est les potes.
Mes potes sont TOUS extraordinaires.
Au sens propre du terme. Au delà du fait qu'évidemment mes copains sont sympas, drôles, beaux, intelligents et riches (ah non pas riches), ils sont tous singuliers. Ils ont tous choisi des vies particulières, un peu en marge, un peu en dehors des sentiers battus.
Bref, je suis super fière de mes copains.

De Nice à Bordeaux, puis de Bordeaux à Nice, je me suis arrêtée mes 2 mômes sous le bras (et le lit pliant et les doudous et le sac de légo et les gourdes et plein de trucs de nains) quelques jours chez les potes. Ils sont gentils, ils sont venus me chercher à la gare, ils m'ont prêté un bout de chez eux, on s'est bidonné, on a dit "ouh purée qu'il est grand! Mais ça fait combien de temps qu'on s'était pas vu!". On a été un peu nostalgique mais pas tant et on s'est dit que c'était cool d'être potes depuis plus de 15 ans.
J'ai dormi dans des caravanes, des chambres d'ami, des maisons des voisins. Je me suis baignée dans la mer, des rivières et des piscines. Je me suis baladée en ville, à la campagne, sur la côte et même à la montagne (oui j'ai passé 2 jours chez des potes qui habitent dans la montagne. Ils sont fous. Mais je les aime.)

Et contre toute attente mes nains ont été plutôt cool. Parce que 1 mois et demi toute seule avec les mioches (il paraît qu'il faut bosser dans la vie... d'où le retour à NY de ma moitié après 3 petites semaines) et ben c'est pas easy easy tous les jours. Bien sûr mon andouille de grand en a quelquefois profité pour me rendre complètement dingo et ma p'tite Deuze s'est dit que c'était pas mal comme moment pour se mettre à marcher. Mais globalement, ils ont bien tenu la cadence.

Alors pour tout ça MERCI les poteaux! Je rentre heureuse et légère à New-York, fière de vous et aussi fière de moi d'avoir des copains comme ça.


et quand en plus les mioches deviennent potes....

vendredi 14 juin 2013

Last Day of school

Ça y'est! C'est aujourd'hui! C'est les grandes vacances!
Contre toutes attentes, je suis enchantée à l'idée de ce dernier jour d'école et de ces 2 mois (et demi) de glandouille avec les nains.

Non parce que l'école c'est bien, c'est vrai. Par exemple ton gamin il apprend à écrire son prénom (à peu près), à reconnaître des formes et aussi à compter.



Et ce n'est pas tout! Après une année scolaire il connaît aussi tous les détails des Ninjago et il ne se gêne absolument pour t'engueuler si tu ne te souviens plus que "le golden ninja il transforme la mer en fire maman! c'est pour ça que comme il pleut j'ai besoin de ninja shoes qui lancent du fire pour éteindre la pluie!"... Évidemment mon chéri, ça coule de source.


voilà, ça ressemble à ça un ninjago. "Le coeur a ses raisons..."


C'est bien aussi parce qu'à l'école, lieu d'échanges par excellence, ton nain a accès à des tonnes d'infos que tu te gardais bien de lui donner avant. Genre l'ouverture d'un legoland (je connais pas mais c'est un disneyland du lego j'imagine: le rêve du nain quoi) juste pas loin de New-York. Détrompe toi, c'est pas que je veux pas emmener mon gamin dans un parc d'attractions (quoique) mais rien que d'y penser ça me fatigue d'avance.
Mais on ira un jour t'inquiète, et je ne manquerai pas de te le faire savoir.

Aussi comme c'était une école catho, mon gamin il a appris des trucs chelous du genre qu'il fallait qu'il prie TOUS les jours ("même le week-end? T'es sûr?") parce que sinon "God il nous aime pas maman". Je suis obligée d'avouer que j'ai été un peu prise au dépourvue pour trouver la réponse appropriée (par exemple ravaler le "mais n'importe quoi! Elle est complètement con ton instit ou quoi!" qui a voulu sortir naturellement). J'ai quand même réussi à répondre une connerie que j'avais certainement entendue dans un film, du genre "Mais mon chéri, dieu n'est qu'amour. Il me semble que ça veut dire qu'il aime TOUT le monde. Même nous, t'inquiète"

tu vois!


Et puis surtout, c'est la fin de la sonnerie du réveil réglée sur 6h20, des 45 min de transport pour aller le chercher, des mêmes 45 minutes pour revenir, des uniformes moches et du compte en banque débité tous les mois.

Dans 2 mois, le nain fera sa rentrée à la public school du quartier (à 2 minutes 30 de la maison en traînant), sans uniforme et sans Marie qui confisque les jouets des enfants pas cool. Mais ça, c'est une autre histoire...

Pour l'instant c'est les vacances! A nous la tournée des popotes!

On a 10 jours pour faire les sacs. A mon avis le grand va m'aider à (trop) remplir les sacs pendant que la petite passera derrière pour tout vider.
Mais on s'en fout parce que c'est les VACANCES!!!!

t'as vu c'est cool les vacances!

jeudi 30 mai 2013

Les mioches qui collent aux basques

C'est vrai que c'est pas facile tous les jours.
C'est vrai que, à peu de choses près, j'ai au moins 1 nain 24/24 collé aux basques.
C'est vrai que même si maintenant le grand va à l'école et que la p'tite deuze est un modèle d'adaptabilité, je ne peux jamais vraiment baisser la garde. J'ai toujours un oeil et une oreille qui ne suivent pas complètement ce qu'est en train de faire le reste de mon corps.

C'est vrai qu'attraper rapidement mon sac et mon blouson pour sortir est un vieux souvenir. Mais qu'il faut toujours penser au doudou, au goûter, au chapeau, au gilet, à la compote, à la couche, à la crème anti bosse, au truc et au machin et que j'oublie inévitablement un truc. Et qu'une fois dehors je me retrouve à tous les coups affublée soit d'un porte-bébé, d'une poussette, d'une trottinette... ou des 3 à la fois.
C'est vrai aussi que je gagne pas un rond et que je ne fais pas de pause café-clopes en gloussant avec les collègues (quoique...).
C'est vrai que j'entends invariablement des "prendre du temps pour soi c'est INDISPENSABLE".
Et c'est vrai que j'ai tempêté, bouillonné et refusé. Moi! M'occuper de la bouffe et des mômes toute la journée! Et puis on prend un chat aussi pendant qu'on y est!

Klimt


Et pourtant.
Je me dis que j'ai de la chance. J'ai la chance de pouvoir reporter ce que j'ai à faire (ne ricane pas, j'ai des trucs à faire des fois) quand la P'tite Deuze a juste envie de faire un câlin.

Ce matin, j'ai reporté. Elle avait envie de zoner. Alors, on est restée toutes les deux affalées sur le canapé pendant une bonne heure, telles deux loches, elle à sucer son pouce et moi à écouter France Inter.
Et en fait j'adore!

Bien sûr j'aimerai bien aussi bouquiner dans le métro, laisser ma place à une (pauvre) mère/kangourou et juste sortir de la rame d'un air détaché sans stresser d'en laisser un à l'intérieur au moment où les portes se referment. 
J'aimerai bien aussi avoir une conversation complète avec une copine sans aboyer un "lâche ça!" "arrête!" "viens ici! "attention je compte!" toutes les 2 minutes 30.
Mais pour l'instant, ben non, je n'ai pas vraiment besoin de temps pour moi.

Je suis bien comme ça avec mes miettes de gâteau moisies au fond du sac et mes mioches qui me collent aux basques.


dimanche 12 mai 2013

It's a rainy day

On avait prévu de partir en week-end en caisse. Rouler, s'arrêter dans des diners sympas, faire des pauses dans des stations services bien paumées, dormir dans un motel pourri, faire griller des saucisses, voir des arbres, des fermes et des maisonnettes. Bref, on avait prévu un week-end à la campagne.

Oui mais la pluie...  
Je sais, c'est un peu naze d'être effrayée par la pluie. Mais je te laisse imaginer ce à quoi j'ai échappé: boue dans la voiture de loc, stress à cause de la dite boue bien étalée par les nains, engueulades, motel moisi pour de vrai (avec bed bug inside en cadeau), kway qui puent, voiture qui sent le clebs mouillé, engueulades, froid, tirage de tronche de la part du nain qui veut se baigner, engueulade... Bref, tout d'un coup, y'a une petite voix (la même qui il y a quelques années me disait "tu vas pas partir maintenant sans dèc, il est SEULEMENT 3h du mat', ça se trouve ça va être super cette fête à partir de 4h!") qui te dis: "ça va pas le faire. Repousse ton week end ma chérie. C'est plus prudent pour la santé mentale de toute la famille". (merci à petite voix de pas rester continuellement en mode teenager).

Nous sommes donc restés in town pour le week-end et comme il pleuvait, on a cherché une activité "fais un truc sympa avec tes gosses quand il pleut". J'avais pas encore testé le "Brooklyn Children's Museum".

Photo: Chuck Choi
Voilà chose faîte. Comme son nom l'indique c'est un "musée" pour les nains. D'après moi ça n'a de musée que le nom mais ça doit être mon côté "j'me la pète je suis française" qui me fait dire ça. C'est plutôt un grand espace de jeux éducatifs. Mais c'est sympa. Franchement si t'es en galère à New-York un jour de pluie complètement désœuvré avec des nains de 1 à 5 ans vas y (pour les plus grands franchement je sais pas). Par contre fais gaffe ça ferme à 5h. Nous on est arrivé vers 3h30, d'une part c'était un peu court et puis surtout c'était un peu le bordel. A mon avis c'est plus sympa le matin. Tous les accessoires doivent être à leurs places et accessibles. Mais je pinaille, quand même c'était cool.

En gros t'as un espace dédié à Brooklyn avec un peu toutes les communautés et commerces qui se sont installés à Brooklyn. Les gamins peuvent jouer à la "librairie chinoise", "la pizzeria italienne", ou à la "international grocery". Le nain a pas mal joué mais c'était pas l'extase non plus. Il faut dire aussi que si t'es super à fond avec lui, que tu t'investis, que tu lis les panneaux, peut-être c'est différent. Mais nous, notre principe d'éducation c'est que l'enfant doit découvrir les choses par lui-même. On l'a donc laissé se démerder.



là il est designer de costume le nain

Et puis y'a un aussi espace jeux vachement sympa pour les gamins de 1 à 4 ans, avec de l'eau, des bouquins, des toboggans... Nous on a découvert ça 10 minutes avant que ça ferme donc on n'a pas super exploré mais les nains aiment d'amour ce genre d'endroit. Et même pour les 1-an-qui-marchent-pas c'est adapté. 
Je te cache pas que le (gros) problème c'est qu'il n'y a pas un endroit où tu peux poser tes fesses et boire un café pendant que tes nains s'amusent. T'es obligé de faire semblant de t'amuser avec eux. 

photo lamentablement piquée

On n'avait pas vu qu'il y avait un étage, donc je ne sais absolument pas ce qu'il y a là haut (à part un café où apparemment il doit y avoir de la bouffe aussi) mais si ça se trouve y'a une installation mortelle pour les mômes... On sait pas. Si t'y vas tu me diras.

Pour les infos pratiques, va par là: Brooklyn Children's Museum
Le musée est ouvert tous les jours de 10h à 17h, sauf le lundi. L'entrée coûte 9 dollars à partir de 1 an (sache qu'on n'a pas payé l'entrée pour la Deuze.) Tu peux y aller avec ta poussette mais tu peux aussi la laisser au vestiaire (t'as même pas besoin de la plier) et trimbaler ton deuze en porte-bébé. 
En terme de transports en commun c'est pas génialissime (il faut marcher un peu / A ou C Kingston-Throop Avs) mais par contre comme souvent ici quand tu déboules dans un quartier que tu connais pas, t'as l'impression d'être parti en vacances tellement tout te paraît exotique. Nous on s'est baladé dans le quartier en sortant et je te le conseille vivement. Évidemment il faut avoir des nains qui frôlent la perfection comme les miens pour te permettre ça avec une petite qui s'endort dans la poussette dès la porte du musée passée et un grand qui trouve que c'est trop cool de marcher/courir sous la flotte.

Résultat de la journée, on s'est quand même pris la pluie mais on a passé un super moment et en prime je suis tombée sur une copine de fac (de fac !!!!) que j'avais pas croisé depuis plus de 10 ans! Fou non?